Chapitre 1 – Mieux comprendre les résultats des étudiants

Table des matières

Indicateurs de résultat

Nous évaluons d’abord les taux d’obtention d’attestation, puisqu’ils indiquent généralement la mesure dans laquelle les étudiants ont choisi des programmes qui correspondent à leurs intérêts, à leurs objectifs et à leurs habiletés. Les taux d’obtention de l’attestation sont aussi un indicateur de rendement clé, compte tenu du coût élevé des mauvais choix de programme pour les étudiants et la province.

Nous tenons aussi compte de trois grands types de résultats suivant l’obtention de l’attestation : le revenu, l’emploi et la satisfaction. En plus des indicateurs de satisfaction et de ceux liés au marché du travail utilisés dans les rapports d’IRC collégiaux et universitaires, nous avons ajouté le revenu et inclus de multiples indicateurs d’emploi, en plus de deux indicateurs de satisfaction additionnels, pour un total de neuf indicateurs. Ensemble, ces indicateurs présentent un bon portrait des résultats des diplômés. Le tableau 1 décrit brièvement chaque indicateur. Le tableau 2 présente une description plus technique de la mesure de chaque indicateur dans nos ensembles de données.

Tableau 1 : Description générale des indicateurs de résultat pour les besoins des étudiants
Résultats Indicateur
1. Obtention de l’attestation d’études Le pourcentage des étudiants qui ont obtenu leur attestation par rapport à tous les étudiants d’une cohorte de programme.
2. Revenu Revenu annuel
3. Emploi Chômage : Pourcentage de diplômés parmi la population active qui n’ont pas d’emploi.
Activité : Pourcentage de diplômés qui travaillent ou qui ne travaillent pas et cherchent un emploi.
Emploi dans un domaine connexe : Pourcentage de diplômés dont l’emploi est lié à leur domaine d’études (de l’avis des diplômés eux-mêmes).
Retour aux études : Pourcentage de diplômés qui sont de retour aux études à temps plein ou partiel.
4. Satisfaction Objectifs postsecondaires atteints : Perception des diplômés de l’utilité de leur éducation dans l’atteinte de leurs objectifs après avoir obtenu une attestation.
Satisfaction concernant la préparation au travail : Satisfaction relative à la préparation collégiale de l’employé à son travail.
Recommandation du programme : Les diplômés recommanderaient-ils le programme?

 

Tableau 2 : Description technique des indicateurs de résultat pour les besoins des étudiants
    Source des données
Indicateur de résultat Mesure Ministère SSPSD (réalisé six mois après l’obtention de l’attestation d’études) EDUO (réalisée deux ans après l’obtention de l’attestation d’études) ENM EPA
1. Obtention de l’attestation d’études Parmi les étudiants inscrits au programme, pourcentage de diplômés pour une période donnée. Les taux d’obtention d’attestation d’études sont calculés sept ans après l’inscription pour les programmes de quatre ans et après 200 % de la durée typique pour les autres programmes4 Données d’IRC        
2. Revenu Revenu annuel total avant retenue d’impôt et transferts parmi les diplômés pourvus d’un emploi. En valeur constante suivant l’indice des prix à la consommation de l’Ontario (en dollars constants de 2010).   Revenu brut déclaré au moment du sondage Revenu brut déclaré au moment du sondage et comparaison avec la situation six mois après l’obtention de l’attestation d’études   Revenu annuel calculé à partir du salaire déclaré par le répondant
Revenu synthétique et cumulatif, 25 à 64 ans.       Revenu déclaré par le répondant en 2010  
3. Chômage Pourcentage de diplômés sans emploi au sein de la population active.   Situation professionnelle déclarée au moment du sondage. Situation professionnelle déclarée au moment du sondage et comparaison avec la situation six mois après l’obtention de l’attestation d’études.   Situation profession-nelle déclarée
4. Taux d’activité Parmi tous les diplômés, pourcentage de ceux qui travaillent ou qui recherchent un emploi   Déclaration d’emploi ou de recherche d’emploi au moment du sondage Déclaration d’emploi ou de recherche d’emploi au moment du sondage et comparaison avec la situation six mois après l’obtention de l’attestation d’études    
5. Retour aux études Pourcentage des diplômés qui sont retournés aux études de 6 à 24 mois après l’obtention de l’attestation d’études   Déclaration d’inscription à des études postsecondaires au moment du sondage Déclaration d’inscription à des études postsecondaires au moment du sondage et comparaison avec la situation six mois après l’obtention de l’attestation d’études    
6. Emploi dans un domaine connexe Pourcentage de diplômés pourvus d’un emploi dans un domaine lié à leur éducation postsecondaire.   Selon la déclaration des diplômés pourvus d’un emploi lié au programme d’études ayant mené à leur attestation au moment du sondage. Nous avons conceptualisé la parenté entre l’emploi et les études de façon étroite, en classant seulement les diplômés ayant répondu « Oui » à la question sur l’emploi dans un domaine connexe (Ceux qui répondent « Oui, en partie » sont considérés comme ne travaillant pas dans leur domaine d’études). Déclaration des diplômés pourvus d’un emploi concernant la mesure dans laquelle leur travail est lié aux compétences acquises dans leur programme d’études au moment du sondage. Nous avons conceptualisé la parenté entre l’emploi et les études de façon étroite, en classant seulement les diplômés ayant répondu « Étroitement lié » à la question sur l’emploi dans un domaine connexe (Ceux qui répondent « Quelque peu lié » sont considérés comme ne travaillant pas dans leur domaine d’études).    
7. Satisfaction concernant la préparation au travail Pourcentage des diplômés pourvus d’un emploi qui sont satisfaits de leur préparation collégiale pour le type de travail qu’ils font   Note de « Satisfait » à « Très satisfait » de leur préparation collégiale pour le type de travail qu’ils font Aucune donnée recueillie    
8. Objectifs postsecondaires atteints Pourcentage des diplômés qui affirment que leurs études collégiales leur ont permis d’atteindre leurs objectifs d’après attestation   Note de « Satisfait » à « Très satisfait » de l’utilité de leurs études collégiales dans l’atteinte de leurs objectifs d’après attestation Aucune donnée recueillie    
9. Recommandation du programme Parmi les diplômés, pourcentage de ceux qui recommanderaient leur programme   Réponse « Oui » à la question suivante : Recommanderiez-vous le programme (nom du programme)? Aucune donnée recueillie    

Limites de notre analyse

Bien que notre analyse offre des constatations importantes qui soulignent les principales lacunes et les occasions potentielles d’amélioration de la combinaison d’attestations d’études de l’Ontario, elle ne peut nous dire tout ce que nous avons besoin de savoir pour répondre à la question de la recherche, à savoir si la combinaison d’attestations d’études axées sur le marché du travail de l’Ontario est appropriée. Notre analyse comporte les cinq limites suivantes :

  1. Utilisation de données à court terme – Les données d’IRC nous indiquent seulement ce qui se passe avec les diplômés collégiaux dans les six mois suivant l’obtention de l’attestation et ce qui se passe avec les diplômés universitaires dans les six mois à deux ans suivant l’obtention de l’attestation. Si l’on veut effectuer une analyse à plus long terme, nous devrons modifier l’ensemble de données et formuler des hypothèses, ce qui entraînera une perte de précision.
  2. Problèmes de définition de la situation au regard de l’activité dans les données collégiales et universitaires – Les résultats liés à l’emploi tirés des données d’IRC sont généralement présentés comme le pourcentage de tous les diplômés qui ont trouvé un emploi. Nous croyons qu’il est important de tenir également compte du chômage, qui reflète mieux la réalité selon laquelle de nombreux diplômés récents n’offrent pas leurs services.
  3. Notre intention était de mesurer le chômage selon la méthode de Statistique Canada afin que nos estimations soient directement comparables aux résultats de l’Enquête sur la population active. Cette méthode est largement considérée comme étant la mesure officielle et appropriée du chômage au Canada. Cependant, les enquêtes d’IRC auprès des diplômés ne permettent pas de calculer les taux de chômage de la même façon que Statistique Canada. Un autre problème porte sur le fait que chaque enquête auprès des diplômés est différente. Nous avons donc dû concevoir des mesures du chômage distinctes pour les enquêtes collégiales et les enquêtes universitaires.

    Les différences entre la définition des IRC et celle de Statistique Canada du chômage ne sont pas sans importance, pas plus que les différences entre les mesures de chômage utilisées pour les données collégiales et les données universitaires. Ainsi, nous déconseillons les comparaisons directes du chômage entre nos résultats et les statistiques officielles sur le chômage de Statistique Canada. Nous avons tout de même mesuré le chômage malgré ces problèmes, puisque les services offerts non utilisés sont un facteur dont il faut tenir compte lors de l’examen des besoins des étudiants et des employeurs.

    Nous ne pouvons pas mesurer le chômage à l’aide de la méthode normalisée de Statistique Canada dans le SSPSD ou l’EDUO en raison du traitement des étudiants à temps plein dans les deux enquêtes. Selon la définition de Statistique Canada, les étudiants à temps plein sont considérés comme faisant partie de la population active s’ils sont a) employés ou b) en recherche d’un emploi à temps partiel. Comme les autres adultes, les étudiants à temps plein ne sont pas considérés comme faisant partie de la population active s’ils sont sans emploi et ne cherchent pas d’emploi. Contrairement à d’autres adultes, ils ne sont pas considérés comme faisant partie de la population active s’ils sont sans emploi et ne cherchent pas d’emploi à temps plein, car on présume qu’ils cherchent un emploi d’été ou un emploi dans le cadre d’un programme coopératif (voir la définition tirée du Guide de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada).

    • Nous ne pouvons pas mesurer le chômage de façon adéquate à l’aide du SSPSD puisque l’on n’y pose pas de questions sur l’emploi aux étudiants à temps plein, ce qui fait que l’état de la population active est inconnu. Notre méthode vise à ne pas classer les diplômés collégiaux qui sont des étudiants à temps plein comme faisant partie de la population active, même si bon nombre d’étudiants à temps plein sont probablement soit employés, soit en recherche d’un emploi à temps partiel. Comme ils ne font pas partie de la population active, ils sont exclus du calcul du taux de chômage.
    • Nous ne pouvons pas mesurer le chômage de façon adéquate au moyen de l’EDUO puisque l’on demandait aux répondants sans emploi s’ils cherchaient un emploi, mais pas s’ils cherchaient un emploi à temps plein ou partiel. Dans notre calcul du chômage, nous classons les diplômés universitaires qui sont des étudiants et qui cherchent un emploi dans la catégorie de diplômés qui cherchent un emploi à temps partiel. Par conséquent, ils sont classés comme étant des participants (sans emploi) à la population active, même si certains d’entre eux cherchent réellement un emploi à temps plein, et ne devraient pas être inclus dans la main-d’œuvre.
    • En raison de ces problèmes liés aux enquêtes, il n’est pas possible de savoir si nos estimations de chômage tirées du SSPSD seraient supérieures ou inférieures aux estimations tirées de la méthode normalisée de Statistique Canada permettant de mesurer la situation au regard de l’activité, puisque les estimations du SSPSD excluent vraisemblablement les étudiants avec ou sans emploi qui cherchent des emplois à temps partiel. Cependant, nos estimations de chômage tirées de l’EDUO seront trop élevées, car nous classerons certains étudiants à temps plein dans la catégorie des personnes sans emploi alors qu’ils cherchent réellement un emploi à temps plein et qu’ils devraient être considérés comme étant « inactifs ».
    • Bien que nos mesures de la situation au regard de l’activité ne soient pas harmonisées aux mesures de Statistique Canada et que nos mesures collégiales et universitaires ne soient pas harmonisées entre elles, elles peuvent être utilisées pour examiner séparément les tendances des diplômés collégiaux et des diplômés universitaires ainsi que pour comparer les attestations et les domaines d’études de façon distincte pour les diplômés collégiaux et les diplômés universitaires. Les cas échéant, nous établissons également des mesures de la situation au regard de l’activité permettant des comparaisons pertinentes entre les diplômés collégiaux et les diplômés universitaires.
  4. Incapacité d’isoler le rendement des attestations d’études – Même si nous tenons seulement compte des résultats de six mois à deux ans après l’obtention de l’attestation, il nous manque d’importantes mesures des caractéristiques des étudiants, comme leurs habilités. Ainsi, nous ne pouvons pas déterminer quelle proportion des résultats relève de l’attestation obtenue par le diplômé et laquelle relève de ses caractéristiques individuelles. Le tableau 3 présente les autres facteurs dont nous pouvons ou non tenir compte dans notre analyse. Le rôle du domaine d’études est d’une importance particulière. Nous y reviendrons plus en détail dans la prochaine sous-section.
  5. Table 3 : Facteurs, autres que l’attestation elle-même, qui peuvent influer sur les résultats d’intérêt
    Facteurs pris en compte Facteurs non pris en compte
    • Domaine d’études
    • Durée du programme
    • Sexe
    • Région géographique
    • Année de la collecte de données
    • Conditions du marché du travail
    • Habiletés préalables de l’étudiant (cognitives et non cognitives)
    • Attestations d’études obtenues préalablement
    • Qualité de l’enseignement
    • Résultats d’apprentissage effectifs
  6. Regarder dans le rétroviseur – Les anciennes données nous indiquent seulement ce qui est arrivé dans le passé. Le rendement passé ne peut prédire avec certitude le rendement futur.
  7. Aucun point de repère évident – Même si l’on accepte que les données d’IRC nous fournissent une partie importante du portrait global du rendement de la combinaison d’attestations d’études, il est difficile d’interpréter cette partie précise, car nous n’avons pas de points de repère clairement définis liés au système. (P. ex., à quel niveau le chômage des récents diplômés devient-il trop élevé?)

4 Les taux d’obtention d’attestation d’études sont recueillis par le collège à la fin de la période d’achèvement pour tous les collèges. Ils sont ensuite communiqués au ministère un an plus tard (année de rapport).